
Mes débuts à Montpellier
Dès l’enfance j’ai sillonné les chemins calcaires parsemés de chênes verts dans l‘arrière-pays méditerranéen. Ma famille m’a appris à apprécier la splendeur des paysages, le sable, les roches et les falaises. La nature faisait partie de notre vie. Nous étions fascinés par les traces de l’histoire terrestre, nous observions les strates avec curiosité, nous aimions déjà la beauté des sols. La petite flamme était allumée et ne s’éteindra pas !
Le « moment de Damas » à Cambridge
Aux côtés de mes parents, dont les professions dans un domaine profondément humaniste ont façonné ma vision du travail en équipe, mon oncle physicien, que j’adorais, a joué un rôle déterminant dans ma vie. En effet, diplômé de l’école Physique-Chimie de Paris, il m’a emmené avec lui dans ses bureaux au sein de l’entreprise Schlumberger à Cambridge lorsque j’avais 9 ans. Je découvre alors son métier et suis fasciné.
Études et affectation en Nouvelle-Calédonie
Mon intérêt, voire ma passion, pour les géosciences ne cessent de grandir au cours des années. Je décide donc de suivre des études de géophysique à Montpellier, Brest puis Paris VII. Ces années d’apprentissage sont décisives car je rencontre des professeurs formidables comme Pierre Andrieu. J’ai également la chance de partir en Nouvelle-Calédonie pour préparer une thèse de Master… sur la tectonique…
Expérience formatrice au Népal
Ma première mission professionnelle je la réalise au Népal où je me rends pour assurer une coopération internationale au Département des Mines. Là c’est le choc ! La culture, les mœurs, l’environnement… tout est changement. Je suis séduit. J’apprends la langue, je m’imprègne des valeurs du pays, je découvre un monde fascinant. J’apprends également les bases du métier avec le laboratoire Géophysique du Centre d’Énergie Atomique français dont je dépends.
Premières années dans l’industrie pétrolière et gazière
En 2004 je suis embauché à Techsia, entreprise montpelliéraine spécialisée dans l’édition logiciel pour l’étude des puits gaziers et pétroliers. J’apprends le métier avec intensité. Puis le temps passe et je perçois avec de plus en plus d’acuité que mes compétences sont sous-exploitées. Je comprends en effet que l’analyse du sous-sol proposée aux clients manque encore de finesse. Le diagnostic, réalisé à partir de quelques cartes géologiques, devrait reposer sur un modèle beaucoup plus détaillé ! L’interprétation des surfaces ne gagnerait-elle pas en précision avec un logiciel spécifique permettant de recueillir de multiples données avant l’interprétation sismique ? L’idée me paraît évidente, novatrice, adaptée au monde de l’exploration souterraine.
Être entrepreneur dans le domaine du logiciel appliqué aux géosciences
Après mon expérience à Techsia, je décide de m’associer avec mon collègue, Fabien Pauget, expert en traitement d’image, pour créer une entreprise dans l’imagerie. Nous commençons dans le secteur médical en neuroradiologie et analysons les anévrismes du cerveau.
Puis rapidement notre passion commune nous rattrape. Nous décidons alors de concentrer nos efforts sur notre domaine de prédilection : les géosciences. Notre projet suscite un réel intérêt dans le domaine de l’énergie et plus particulièrement de l’exploration pétrolière à partir d’images sismiques. Nous décidons d’appeler notre nouvelle entreprise Eliis – Elite Image Software. Notre logiciel d’interprétation sismique PaleoScan permet de voir l’invisible, et de révéler la géologie dans une image parfois complexe. L’aventure est fantastique !
Contexte de la création de Look Up Geoscience et ambition
Aujourd’hui j’ai conscience de l’urgence climatique et du déclin des ressources fossiles. Je suis également convaincu que la géologie est une discipline indispensable à la transition, voire la révolution énergétique. Le sous-sol recèle des sources d’énergie renouvelable encore mal connues ou insuffisamment exploitées comme la géothermie ou l’hydrogène naturel. En effet, nous devons être inventifs et efficaces face au défi environnemental.
Dans ce contexte j’ai rencontré de nombreux professionnels, éminents acteurs du secteur, pour mieux identifier leurs besoins et leurs contraintes, pour mieux appréhender la conjoncture actuelle. Les conversations multiples, constructives et remarquables avec chacun d’eux me donnent envie de poursuivre ma démarche et d’aller plus loin. Par conséquent j’ai décidé de créer une nouvelle entreprise, de réunir des collaborateurs ouverts et responsables. Des collaborateurs guidés par l’envie et l’engagement. Nous sommes tous convaincus que l’écoute, le travail collectif et le partage d’informations restent les clés de la réussite.
Avez-vous des conseils à donner aux débutants en matière de création d’entreprise ?
Selon moi les piliers de l’entreprenariat reposent sur :
- Le recueil des besoins auprès des professionnels concernés
- Le développement du produit ou projet adapté
- L’intelligence collective et la capacité à mutualiser les données
- L’identification et le partage de valeurs communes
Si l’un de ces éléments est oublié le projet restera bancal.
Qu’en est-il de votre engagement dans le beach-volley ?
Je joue au volley depuis l’âge de 14 ans et j’habite au bord de la mer : deux bonnes raisons de devenir le président de Montpellier Beach Volley ! Ce sport combine des valeurs essentielles dans ma vie d’entrepreneur : l’importance de l’équipe, le respect et l’écoute de ses co-équipiers, le sens de l’effort et le bonheur de réussir.

Cette discipline présente deux derniers atouts, assez rare dans le milieu sportif : la parité homme-femme quasiment parfaite – 50/50 – et sa faible émission de CO2 – un ballon et un filet suffisent !