Comment contribuer à l’accélération de la transition vers des énergies bas carbone ? En apportant aux acteurs de terrain des solutions pour réduire leurs délais d’exécution et faciliter leur travail. C’est tout l’objet d’EarthSight, sorte de « Google Map » des données géoscientifiques, dont Look Up développe la première brique logicielle. Une première version devrait sortir courant 2025. Elle est le fruit d’une démarche collaborative originale.
Un outil qui permette de manipuler et visualiser, dans un seul et même environnement de travail, des données issues de différentes méthodes géophysiques et géoscientifiques au sens large. Mais aussi un produit qui soit accessible financièrement, souple et agréable à utiliser.
Ces exigences, ce sont celles de Look Up Geoscience. Et elles ne sont pas tombées du ciel ! Elles sont le fruit d’une collaboration étroite avec une quarantaine de potentiels utilisateurs : les « key users ».
Se calquer sur les besoins des futurs utilisateurs
« Ce sont des géoscientifiques, notamment des géologues, des géophysiciens, des géomaticiens, qui travaillent dans le domaine des énergies bas-carbone, la géothermie ou l’hydrogène naturel, explique Aloïse Chabbert, Product Manager chez Look Up Geoscience. On s’est entretenus avec eux pour comprendre quels étaient leurs besoins, leurs difficultés et les obstacles qu’ils rencontraient au quotidien. »
Trois grandes problématiques ont pu être identifiées. D’abord, ces professionnels perdent un temps fou à charger les données qui ne sont pas systématiquement standardisées ni harmonisées ; c’est un travail excessivement fastidieux. Ensuite, ils utilisent généralement un logiciel spécifique à chaque type de données, ce qui les contraint à en avoir plusieurs — jusqu’à 5 différents — pour être en mesure de gérer l’ensemble des données. Enfin, les logiciels standards du domaine des géosciences leur sont souvent peu accessibles en raison de leur prix, des connaissances spécifiques requises et d’une prise en main généralement complexe.
« Pour contourner les obstacles, ces acteurs recourent à des solutions en open source ou encore à des licences communes, mais qui ne permettent pas de tout faire, commente Aloïse. Leur travail nécessite de bricoler et, ils le disent eux-mêmes, c’est laborieux ! »
Un logiciel qui « fit » aux contraintes des utilisateurs
Cette étape d’échanges intenses avec les key users a permis aux équipes de Look Up Geoscience d’identifier les éléments que devra comporter le logiciel. « On a rapidement compris qu’il était fondamental de pouvoir charger toutes les données dans un seul endroit, dans un seul espace numérique, explique Aloïse. C’était une demande très claire des key users et c’est là que Look Up Geoscience pouvait apporter une véritable innovation. Et comme les besoins des différents key users se recoupaient pas mal, on a décidé d’une plateforme qui fait l’essentiel des tâches, dans une approche 80/20, focalisée sur les fonctionnalités critiques couvrant la grande majorité de l’activité des utilisateurs. »
Objectif : que l’outil s’adapte à des environnements variés et soit utilisable par tous, à l’opposé d’un logiciel spécifique destiné à des experts.
« On a également imaginé un outil souple, dans lequel les utilisateurs ne sont pas enfermés dans un workflow, ne sont pas contraints de suivre une méthode. S’ils souhaitent aller d’un point A à un point D sans passer par les étapes B et C, ils doivent pouvoir le faire. » poursuit la Product Manager.
EarthSight, une première itération fonctionnelle courant 2025
Une première version du logiciel, dénommé « EarthSight », devrait voir le jour en courant 2025. Elle comportera la partie chargement, structuration et visualisation des données du futur logiciel de Look Up Geoscience.
Cette étape va permettre de tester son fonctionnement et de vérifier qu’il répond bien aux problématiques évoquées par les key users. Un point d’honneur est mis à l’ergonomie de l’interface que Look Up Geoscience veut très « user friendly ». « Certains de nos futurs utilisateurs passeront des journées entières dessus ; on souhaite qu’elle soit la plus conviviale possible », précise Aloïse.
En traduisant des données éparses, hétérogènes ou complexes en visualisations facilement compréhensibles et interprétables, EarthSight vise à améliorer les capacités de recherche, à encourager l’innovation et à faciliter la prise de décisions stratégiques pour des pratiques durables.
Affaire à suivre…
Par Véronique Molénat, rédactrice scientifique.